samedi 10 janvier 2015

"Rentrer au port"...

Il y a cinq ans, le 10 janvier 2005, un artiste engagé disparaissait. C'était Mano Solo...
Emporté par une affreuse maladie, Emmanuel, fils de Cabu n'aurait jamais imaginé que son père serait "rentré au port" (titre de l'un de ses albums) trois jours avant ce triste anniversaire.
Mano Solo ne savait pas qu'un triste 7 janvier, la liberté d'expression aurait été durement frappée. Il ignorait que le massacre où tomberait son père, d'autres journalistes, des policiers aurait ému la France...

Tout le pays a pris spontanément le deuil pour ces victimes courageuses. La Tour Eiffel a presque disparu dans les ténèbres... Nous avons tous été blessés... Solidaires, nous sommes tous devenus des "Charlie"... parce que même si parfois les dessins ne plaisaient pas toujours, leurs auteurs avaient le droit de s'exprimer, de dénoncer les injustices, les scandales, l'intolérance. Avec courage, avec humour, ils abordaient des sujets sensibles avec l'espoir de faire évoluer le monde. Certains ont voulu effacer cela avec une violence inouïe.

Nos larmes n'étaient pas encore sèches. Les jeunes endoctrinés auteurs de la tuerie ont augmenté l'horreur en s'attaquant à des innocents. Ils ont brisé des existences, des familles entières. Ils ont suscité notre douleur et notre émotion.

Maintenant, ces tueurs sont morts. Les autres assassins qui tirent les ficelles rient sûrement dans l'ombre. Ils veulent porter la guerre dans notre société, veulent nous priver de liberté et ils sèment  surtout la zizanie dans toutes les communautés. Ils sont là pour tromper d'autres jeunes en perdition, pour leur laver le cerveau, et préparent les plans de futurs massacres... Justice contre eux sera-t-elle faite ? Pour le moment, ces porteurs de haine courent toujours.

Quoi qu'il en soit, l'élan de solidarité avec le journal prouve que nous ne voulons pas nous taire non plus. Notre liberté d'expression est sacrée. Nos ancêtres ont lutté dur pour l'obtenir. Nos droit nous sont chers. Les menaces ne feront pas d'effet... Nous tiendrons bon.

Hélas, malgré ces résolutions, nous sommes pourtant effondrés car ces gens nous ont volé des vies... Celles de courageux journalistes, policiers, citoyens... Nous les pleurons tous.

Nous avons également une pensée émue pour Isabelle Monin... La vie lui avait déjà enlevé Mano Solo, son fils. Les tueurs lui ont pris son mari, Cabu. Sans commentaires.

Nous ne savons pas ce qu'aurait pensé Mano Solo et ce qu'auraient pensé les victimes de ces horribles attentats s'ils avaient su... Mais ils auraient été peut-être fiers de notre refus de la terreur : nous sommes tous solidaires et nous voulons tous vivre en paix, sans haine, sans amalgames.

#Je SuisCharlie

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